Les 6 raisons qui font que les femmes se retrouvent célibataires

Alors qu’on rêve tous d’amour et qu’on a toutes les occasions de multiplier les rencontres, comment se fait-il que le célibat et la vie en solo se généralisent ?

Le sociologue du couple Jean-Claude Kaufmann répond à cette question dans son livre La femme seule et le prince charmant dont voici, en synthèse, les 6 grandes raisons données.

  • Elle vit seule car elle est tiraillée entre le désir d’autonomie, donc de vivre en solo, et le désir de faire couple

« Il est rare que la vie en solo soit choisie de façon délibérée et totalement enthousiaste »[1].

Comment se fait-il que « la vie en solo se déroule par défaut et souvent dans les larmes »[2], et pourtant, on préfère rester célibataire et vivre seul plutôt que de se mettre en couple ?

Parce qu’elle est poussée par un courant historique : la « révolution individualiste »[3], qui pousse chacun à se recentrer sur lui-même, sur son autonomie et son épanouissement personnel. Au fond de soi, on préfère être indépendant (en s’investissant dans ses études, dans sa vie professionnelle, dans ses loisirs…), quitte à vivre seul, plutôt que de subir les contraintes de la vie en couple.

L’image de la « mère au foyer » fait fuir, celle de la « célibataire carriériste »[4] en attire beaucoup mais la plupart cherche à concilier carrière professionnelle et « mari-bébé-maison »[5]. La femme alterne entre des sentiments et des projets contraires. Quand elle fait son bilan personnel, Babette doute vraiment d’avoir bien fait de préférer la vie autonome à la vie de famille :

« ‘Tout ça pour cette indépendance sacrée. Et qu’est-ce que j’en fais ? Qu’est-ce que c’est à la fin que cette indépendance ? (…) Est-ce que ça veut dire que je choisis cette vie pour passer mon dimanche sous la couette ?’ Néanmoins, pour toute une série de raisons qu’elle a du mal à exprimer, elle ne se sent pas prête à dévier de sa trajectoire »[6].

Et lorsqu’elle s’installe dans sa vie de couple, elle est tiraillée entre « Le dévouement (à son couple et à ses enfants) » et « l’autonomie »[7].

La volonté de faire couple est moins forte que la volonté de se concentrer sur ses études, sur ses ambitions professionnelles ou sur son épanouissement… Les motivations personnelles à rester seul sont diverses mais elles vont toutes « détourner les pensées de la recherche d’un partenaire le temps que se réduise le nombre des candidats disponibles, rendant ensuite la mise en couple difficile »[8].

  • Elle vit seule car l’image du Prince charmant qui l’anime l’empêche d’apprécier l’homme réel qu’elle rencontre

L’image idéale du Prince charmant rend ses attentes irréalistes et irréalisables. L’homme concret ne la fait pas rêver, ou la fait rêver juste un court instant.

Alors elle préfère se raconter des histoires d’amour plutôt que de vivre l’amour concret.

  • Elle vit seule car trop de sexe, trop tôt, entraîne des comparaisons sources de frustrations dans son couple

Plus elle expérimente des relations sexuelles tôt dans sa jeunesse, plus elle s’habitue à des relations jetables, moins elle sait faire durer une relation.

Une fois en couple, les expériences sexuelles passées deviennent une standard d’évaluation de la vie intime du couple actuel.

  • Elle vit seule car, lorsqu’elle voit tous ces couples qui échouent, elle a peur de s’engager

Pourquoi se marier si c’est pour se disputer, être frustrée et divorcer au bout de quelques mois ?

« Mieux vaut être seul que mal accompagné », dit le proverbe.

  • Elle vit seule car elle attend que l’amour lui tombe dessus

Elle se dit qu’il ne sert à rien de chercher et de courir. Ça va venir tout seul. C’est le destin.

Mais plus elle attend du ciel qu’il lui « envoie » le prince charmant, plus elle s’enferme dans la bulle de sa solitude.

  • Elle vit seule car elle est prise dans un engrenage

Au début, elle se concentre sur sa réussite universitaire et professionnelle. Pendant cette période, il suffit d’une ou de quelques expériences amoureuses malheureuses pour perdre l’envie de trouver quelqu’un et de se remettre en couple.

Ensuite, lorsqu’elle se décide à fonder une famille, (souvent, c’est son horloge biologique qui déclenche le sentiment d’urgence à se mettre en couple), elle se retrouve face à une chute soudaine du nombre d’hommes susceptibles de lui convenir (d’âge proche, avec un niveau universitaire et professionnel équivalent…). Car en effet, comme l’analyse Eva Illouz, les femmes ont tendance à choisir un homme de niveau éducatif et socio-économique similaire ou plus élevé[9].

 

Notes

[1] Kaufmann, Jean-Claude (1999), La femme seule et le prince charmant, Editions Nathan, p173

[2] Kaufmann, Jean-Claude (1999), La femme seule et le prince charmant, Editions Nathan, p223

[3] Kaufmann, Jean-Claude (1999), La femme seule et le prince charmant, Editions Nathan, p25

[4] Kaufmann, Jean-Claude (1999), La femme seule et le prince charmant, Editions Nathan, p81

[5] Kaufmann, Jean-Claude (1999), La femme seule et le prince charmant, Editions Nathan, p71

[6] Kaufmann, Jean-Claude (1999), La femme seule et le prince charmant, Editions Nathan, p168

[7] Kaufmann, Jean-Claude (1999), La femme seule et le prince charmant, Editions Nathan, p186

[8] Kaufmann, Jean-Claude (1999), La femme seule et le prince charmant, Editions Nathan, p176

[9] Illouz, Eva (2012), Pourquoi l’amour fait mal. L’expérience amoureuse dans la modernité, Seuil, p134

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adrien
adrien
5 années

Bonjour,

Je n’ai qu’un mot à dire : BRAVO ! C’est un article qu’on pourrait qualifier de politiquement incorrect, mais qui est (malheureusement ou non) vrai.

Notre attirance pour l’autre sexe est très fortement et inconsciemment liée à l’instinct de reproduction, et en effet les hommes et les femmes ne veulent pas les mêmes choses :
– Les hommes (à part exceptions) veulent des femmes jeunes et belles car la jeunesse d’une femme est très fortement liée à la fertilité.
– Les femmes (à part exceptions) veulent des hommes matures, virils, ET … possédants des ressources pour élever une progéniture dans les meilleures conditions.

En conséquence : l’âge d’or d’une femme se situe entre 18 et 28 ans, et l’âge d’or d’un homme se situe entre 35 et 45 ans. Ne vous en prenez pas à moi pour ça, mais prenez vous-en à la biologie.
==> ” Détester les règles du jeu ne rendra pas le jeu plus facile. Il faut au contraire accepter les règles et s’y adapter “.

Rose
Rose
9 mois
Répondre  adrien

Alors moi g 40 ans. Je suis foutue alors ?!?

Tania Schembri
Tania Schembri
3 années

Bonjour,

Ne manquerait-il pas, le fait que le couple soit devenu une convention? La norme aujourd’hui.
Selon les articles anthropologiques que j’ai pu lire, l’organisation sociale peut être différente et viable autrement.
Sauf qu’on ne fait pas de place à ça en occident. Raisons politiques ? Et on aurait tort de le refuser? Nous sommes l’erreur en tant que célibataire ?
Et donc, les personnes qui souhaitent dessiner leur style de vie différemment est difficilement accessible.
Je souhaite avoir un enfant sans vivre sous le même toi que le géniteur, pas qu’avec du moins. Je doute qu’on soit conçus pour être en permanence avec la même personne et seule avec. L’organisation intergénérationnelle n’est pourtant pas si ville que ça et on voit la différence avec le foyer individualisé actuel, reduit à son maximum. Qui galère pour caler les gosses quelque part pour pouvoir faire des tâches essentielles. Et madame qui s’en occupe à 70 % de son temps restant.
On vivait en meute et on nous a convaincu (éduqué) que le mieux était le contraire.
Pas pour moi merci!

mcl
mcl
1 année

Si l’on regarde cette liste on comprend que toutes ses raisons sont mauvaises. Elle ne sait pas se satisfaire de ce qu’elle trouve ou a déjà ! Mais quelle idiote !! C’est très culpabilisant ! La réponse est ailleurs et peut-être même qu’il n’y en a pas. Mieux vaut alors soutenir ces femmes et leur faire voir le positif plutôt que de les accuser d’être bien difficiles et inconciliantes. Je fuis !